Search is not available for this dataset
text
stringlengths
3
999
beaucoup d' autres promesses américaines récentes sont ainsi totalement tombées dans l' oubli
c' est le cas de l' engagement des usa à lutter contre le changement climatique dû à l' activité humaine en tant que signataire de la convention cadre de l' onu sur le changement climatique de mille neuf cent quatre-vingt-douze
par la déclaration de doha les usa se sont aussi engagés en deux mille un à ouvrir leurs marchés aux pays pauvres
mais à cancun cet été ils ont refusé d' ouvrir leurs marchés aux exportations des économies africaines qui se débattent au milieu de mille et une difficultés
lors de l' assemblée du millénaire en deux mille les usa ont promis de poursuivre la lutte contre la pauvreté dans le monde mais jusqu' à présent ils n' ont pas fait grand chose en ce sens
lors du sommet mondial sur le développement durable à johannesburg en deux mille deux l' amérique s' est engagée à protéger l' écosystème mondial mais depuis on n' a pas vu ou entendu grand chose à ce sujet de la part des politiciens américains
les usa ne sont certainement pas les seuls à ne pas tenir leurs engagements internationaux
mais étant le pays le plus riche et le plus puissant de la planète tout manquement de leur part a des effets dévastateurs
si les usa veulent réellement mettre fin au terrorisme ils doivent admettre qu' il existe une relation entre l' extrémisme la pauvreté et la dégradation de l' environnement et comprendre les luttes pour la survie qui se mènent un peu partout parmi les pauvres
mais le monde ne doit pas attendre que l' amérique revienne à la raison
les usa ne constituent que cinq pour cent de la population mondiale et seulement une voix parmi cent quatre-vingt-onze pays au sein de l' assemblée générale de l' onu
les pays pauvres notamment les démocraties du tiers monde le brésil l' afrique du sud l' inde le mexique le ghana et les philippines devraient déclarer nous devons agir sur les problèmes qui nous concernent et pas seulement sur ceux qui préoccupent l' amérique
c' est en priorité d' une déclaration d' indépendance à l' égard de l' entêtement américain dont le monde a besoin en deux mille quatre
cambridge ça prendra quelques mois voire quelques années mais les etats unis et les autres économies avancées finiront bien par se remettre de la crise actuelle
l économie mondiale elle ne sera semble t il plus la même
lorsque le pire sera derrière nous notre monde sera quelque peu dé mondialisé le rythme du commerce international se sera ralenti les financements externes seront amoindris et les pays riches auront perdu leur appétit pour les comptes courant déficitaires
la croissance des pays en développement revêt trois variantes distinctes
dans la première la croissance est stimulée par l emprunt à l étranger
dans la seconde la croissance est un produit dérivé de l explosion de la production des marchandises
dans le dernier cas la croissance est obtenue par une restructuration économique et une diversification de la production
les deux premiers modèles sont plus en danger que le troisième
nous ne devons cependant pas nous en soucier exclusivement car ils sont défectueux et finalement inacceptables
nous devrions nous préoccuper du fardeau que les pays du dernier groupe pourraient avoir à supporter
ces nations devront entreprendre de bouleverser leurs politiques pour s adapter aux réalités actuelles
le résultat des deux premiers modèles est toujours mauvais
emprunter à l' étranger permet aux consommateurs et au gouvernement de vivre au dessus de leurs moyens pour un temps mais dépendre des capitaux étrangers n' est pas une bonne stratégie
pour des raisons identiques une croissance stimulée par un prix de marchandises élevé est aussi sujette à la catastrophe
le prix des marchandises suit généralement un cycle
lorsqu il est élevé il tend à supplanter les investissements sur les produits manufacturés et autres biens non négociables habituellement
en outre l explosion de production des marchandises génère souvent de tristes mesures dans les pays dirigés par de faibles institutions
en découlent de coûteuses batailles pour obtenir une rente sur les ressources laquelle est ensuite mal investie dans la plupart des cas
il n est donc pas surprenant que les pays qui ont eu une croissance solide et régulière au cours des soixante dernières années sont ceux qui ont optés pour une autre stratégie promouvoir la diversification de produits manufacturés et autres biens modernes
en obtenant toujours plus de parts de marché dans le monde pour des biens manufacturés et autres produits secondaires ces pays ont stimulé leur marché de l emploi pour des activités hautement productives
leurs gouvernements n ont pas seulement suivi de bons fondamentaux comme une stabilité macroéconomique et une ouverture sur l' extérieur mais aussi ce qu on pourrait appeler des mesures productivistes devises sous évaluées politiques industrielles et contrôles financiers
elle doit sa croissance à son extraordinaire et rapide passage vers un portefeuille de segments industriels de plus en plus sophistiqué
et ces dernières années la chine est aussi devenue dépendante à un gros excédent commercial venant des etats unis en contrepartie de sa devise sous évaluée
les pays dont la croissance s est vite accrue à l orée du grand crash de deux mille huit avaient tous un excédent commercial ou un très léger déficit
ces pays ne souhaitaient pas recevoir beaucoup de capitaux étrangers ils avaient compris que cela ruinerait leurs efforts pour maintenir une devise nécessairement compétitive
pour que la macroéconomie mondiale soit stable à l avenir il faut éviter d avoir une balance des transactions courantes si déséquilibrée
mais pour revenir à une croissance élevée les pays en développement doivent se remettre au commerce des biens et services
dans le passé cette poussée était facilitée par les etats unis et quelques autres nations développées qui acceptaient d avoir d' importants déficits commerciaux
or cette stratégie n' est plus viable pour les pays en développement à revenus moyens ou élevés
les conditions pour une macroéconomie mondiale stable vont elles à l' encontre des conditions de croissance des pays en développement
est ce que le besoin des pays en développement d augmenter considérablement leur fourniture de produits industriels est forcément incompatible avec l intolérance mondiale pour les déséquilibres commerciaux
il suffit de comprendre que la taille de l excédent commercial et le volume des exportations ne forment pas l essentiel de la croissance des pays en développement
ce qui compte c est leur production de produits et services industriels modernes qui peut augmenter sans cesse du moment que la demande est en hausse en même temps
nous pouvons avoir l avantage sans l inconvénient si nous encourageons directement la production industrielle
ceci peut se faire de diverses manières y compris en réduisant le coût de la production nationale et des services par le biais d investissements ciblés dans les infrastructures
autres instruments encore plus puissants des politiques industrielles explicites
le plus important est que les pays en développement soucieux de la compétitivité de leurs segments modernes aient le temps de laisser leur devise s apprécier en valeur réelle cependant qu ils ont accès à d autres mesures qui mettent en avant les activités industrielles de manière plus directe
donc la bonne nouvelle est que les pays en développement peuvent se permettre de poursuivre leur croissance rapide même si le commerce international est ralenti et qu un faible appétit pour les capitaux étrangers et les déséquilibres commerciaux prévaut
leur potentiel de croissance ne sera pas profondément touché s' ils assimilent ce que la nouvelle donne mondiale implique en terme de mesures nationales et internationales
l une des implications est que les pays développés vont devoir remplacer leurs politiques industrielles par des politiques basées sur le taux de change
une autre est que les acteurs internationaux à l instar de l organisation mondiale du commerce devront être plus tolérants envers ces dispositions dans la mesure où les répercussions sur la balance commerciale seront neutralisées en ajustant le taux de change réel
appliquer plus de politiques industrielles voilà le prix à payer pour réduire les déséquilibres macroéconomiques
il se pourrait bien finalement que l' apparente tombée en disgrâce de la turquie aux yeux des états unis soit en fait une bénédiction déguisée
la guerre contre l' irak et les positions diplomatiques tortueuses qui y menèrent ont peut être aidé à résoudre le conflit qui écartèle toujours la turquie son alliance stratégique avec les états unis et sa volonté d' entrer dans l' ue
les élections de novembre dernier qui ont mis au pouvoir le parti pour le développement et la justice akp furent précédées de désaccords entre les membres de la coalition alors au pouvoir au sujet de la mise en place des réformes exigées par l' eu
certains libéraux de cette coalition séculaire ont démissionné du gouvernement pour rejoindre les islamistes et ainsi pousser à la réforme à travers le parlement
après son arrivée au pouvoir les leaders de l' akp d' anciens islamistes qui se réinventèrent sous l' étiquette de démocrates conservateurs ont mis toute leur énergie dans des négociations avec les états unis l' ue et l' onu sur des sujets aussi variés que chypre et l' irak les droits linguistiques des kurdes et d' autres questions de droits de l' homme propre à la turquie
ayant souffert des pratiques abusives de l' état turc laïque et reconnaissant que les droits de l' homme doivent être protégés à tous les niveaux l' akp s' est posé comme un interlocuteur crédible vis à vis de l' occident
les états unis accaparés par leur crainte d' un clash des civilisations entre les islamistes et l' occident ont vu dans le visage moderne et occidentalisé de l' akp des circonstances favorables et ont exhorté l' ue à intégrer la turquie
aujourd' hui les démocrates conservateurs tout autant que les libéraux font valoir l' adoption de toutes les réformes nécessaires à l' accession à l' ue face à leurs opposants les nationalistes extrémistes de droite et de gauche ainsi que certains éléments de l' establishment laïque
les européens auraient pu faire pencher la balance en faveur des réformateurs de manière décisive en récompensant enfin les efforts des turcs pro ue au sommet des dirigeants européens de l' ue en décembre dernier
au lieu de cela l' ue fait une fois de plus encore attendre la turquie reportant ainsi des négociations officielles qui dans ce cas pourront bien prendre des années avant d' aboutir
la réticence persistante de l' europe place la turquie face à un dilemme
les américains veulent obtenir une adhésion totale à l' ue pour la turquie qui est de longue date membre de l' otan et un allié proche des états unis tandis que les européens se plaignent du rôle de l' armée en politique intérieure en turquie
le paradoxe vient du fait qu' en maintenant ses distances politiques et ainsi en limitant les chances de la turquie l' europe pourrait très bien finir par renforcer le statut d' avant poste militaire américain de la turquie
du moins est ce ainsi que la situation se présentait avant la guerre contre l' irak car alors en dépit des pressions importantes des états unis le parlement turc a rejeté de manière inattendue la proposition du gouvernement visant à permettre aux troupes américaines en turquie de lancer une invasion à partir du territoire turc
le gouvernement turc ayant refusé aux américains l' accès aux bases militaires sur son territoire l' ouverture d' un front au nord de l' irak a dû être abandonné
le gouvernement turc a même lancé une initiative de paix régionale pour résoudre la crise un effort qu' aucun membre actuel de l' ue n' aurait envisagé
le rejet par le parlement du passage des troupes américaines est une réfutation puissante de l' argument selon lequel la turquie ne s' intéressait qu' à l' importance de l' aide américaine offerte en contrepartie de sa coopération
ceux qui alors suggérèrent que le vote montrait le vrai visage islamiste du gouvernement oublient que le seul parti d' opposition au parlement le parti du peuple républicain fondé par atatürk et restant à ce jour totalement laïque s' opposa également à ce plan
de même d' autres éléments de l' establishment turc laïc dont le président et les dirigeants militaires s' opposèrent ou au mieux n' étaient pas favorables à l' idée de la guerre contre l' irak
l' armée turque a tout d' abord gardé le silence sur la question se contentant d' observer le processus politique civil à l' oeuvre ce qui est assez inhabituel de sa part
par contraste l' armée avait précédemment critiquer publiquement les initiatives de l' akp au sujet de chypre
son silence sur la question irakienne reflétait ses appréhensions des alternatives indésirables soutenir le plan des états unis et prendre le risque d' encourager un soulèvement kurde pour obtenir un l' état indépendant ou s' opposer au plan américain et mettre en danger une entente stratégique importante
elle a donc choisi de se plier au souhait des dirigeants civils et du parlement qui en s' opposant au plan des états unis par leur vote reflétaient le sentiment public dominant à l' encontre de la guerre
ce n' est qu' après le vote que le chef de l' état major a publiquement cautionné la proposition première de faire passer les troupes américaines
en fait ce parti qu' on taxe d' islamisme a géré avec adresse les négociations avec les états unis acharnés a consulté l' armée turc et le président et partagé toutes ces informations avec le parlement et le peuple turc
évoluant sur le fil du rasoir dans ce qui semblait être une situation impossible la direction du parti a présenté les enjeux clairement et a judicieusement laissé la décision finale au parlement
il en est sorti une victoire pour la démocratie turque qui a obtenue une reconnaissance internationale
suite à l' action militaire américaine en irak la situation pourrait évoluer de manière surprenante
alors que l' amérique s' établit en irak l' importance géopolitique de l' armée turque pourrait peu à peu décliner
cependant le but avoué des américains quant à la mise en place d' une démocratie musulmane en irak ne fera que renforcer l' importance symbolique de la turquie comme modèle à suivre
ce changement dans le rôle stratégique de la turquie pourrait aussi être mis en évidence par le nouvel équilibre intérieur entre l' armée et les forces réformatrices
avec une gestion attentive la turquie pourrait se rapprocher de l' europe tout en reconstruisant ses relations avec l' amérique
une option de dévaluation pour l' europe méridionale
cambridge cette année est susceptible de marquer une épreuve décisive pour l' avenir de l' euro
la survie de la zone euro exige une solution crédible à sa longue crise de la dette souveraine qui exige à son tour de résoudre les deux déséquilibres macro économiques externes et fiscaux au coeur de cette crise
la crise a révélé que des disparités profondes dans la compétitivité se sont développées dans la zone euro
de mille neuf cent quatre-vingt-seize à deux mille dix les coûts unitaires de main d oeuvre ont augmenté d' à peine huit pour cent en allemagne et de treize pour cent en france
comparez cela à vingt-quatre pour cent au portugal à trente-cinq pour cent en espagne à trente-sept pour cent en italie et à un cinquante-neuf pour cent en grèce qui bat tous les autres pays à plate couture
il en a résulté de grands déséquilibres commerciaux entre les pays de la zone euro un problème compliqué par les grands déficits fiscaux et les niveaux élevés de dette publique en europe méridionale et france dus en grande partie aux créanciers étrangers
la réduction de ces déséquilibres exige t elle une rupture avec la zone euro
supposez par exemple que le portugal doive quitter l' euro et réintroduire l' escudo
la dévaluation du taux de change qui s' ensuivrait abaisserait immédiatement le prix des exportations du portugal augmenterait ses prix à l' importation stimulerait l' économie et provoquerait la croissance si nécessaire
mais une sortie de l' euro serait une affaire désordonnée
l' agitation qui en résulterait pourrait très bien battre tous les gains à court terme dans la compétitivité due à la dévaluation
il y a une alternative remarquablement simple qui n' exige pas les économies préoccupées de l' europe méridionale à abandonner l' euro ni à dévaluer leur taux de change