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faut il admettre explicitement cette possibilité à priori
il y a un argument en faveur de cette reconnaissance ne pas le faire susciterait l' inquiétude quant au remboursement d' une dette publique encore plus importante et à la manière dont la bce parviendrait à réduire son bilan ce qui nuirait à l' efficacité d' une coordination budgétaire et monétaire
mais un autre argument s' oppose à cette proposition c' est le risque subjectif
si l' on admet que la bce puisse financer un modeste déficit et que l' on considère cette mesure comme appropriée qu' est ce qui empêchera à une autre occasion les dirigeants politiques et leurs électeurs d' exiger de la bce qu' elle finance d' autres déficits plus importants et inflationnistes
la meilleure politique pourrait donc passer par un certain manque de transparence une coordination monétaire et budgétaire peut aussi inclure un financement monétaire permanent mais sans le dire explicitement
transparence ou pas draghi a fait avancer le débat de manière spectaculaire
si l' on n' attribue pas un plus grand rôle à la politique budgétaire la zone euro sera confrontée au risque d' une croissance anémique de longue durée ou même de son effondrement
londres une diminution de la population est elle toujours une mauvaise chose
a en juger par les lamentations de certains économistes et décideurs dans les économies avancées où les gens vivent plus longtemps et les taux de natalité ont chuté sous le seuil de remplacement on pourrait certainement le penser
en réalité les avantages liés à une stabilité démographique voire même une légère baisse l' emportent sur les effets négatifs
bien sûr le vieillissement de la population pose des défis évidents pour les systèmes de retraite
et comme plusieurs économistes dont paul krugman l ont suggéré cette situation pourrait également signifier que les économies avancées font face non seulement à une reprise lente mais aussi à un danger de stagnation séculaire
avec le ralentissement de la croissance de la population la nécessité d' investir dans le stock de capital diminue
en même temps les personnes qui prévoient de passer plus de temps à la retraite peuvent économiser davantage afin de se garantir une pension adéquate
si cette épargne dépasse les besoins d' investissement elle peut provoquer une insuffisance de la demande globale et peser sur la croissance économique
néanmoins les défis politiques liés à ces changements démographiques sont gérables
et peut être plus important encore les avantages liés à l' augmentation de la longévité et la réduction de la fertilité sont considérables
l augmentation de l' espérance de vie est la conséquence heureuse des progrès médicaux et économiques et il est à peu près certain que de nouvelles augmentations sont à venir
en effet l' espérance de vie moyenne pour les enfants nés dans les pays prospères pourrait bientôt dépasser cent ans
cela implique un rapport sans cesse croissant des citoyens de plus de soixante-cinq ans par rapport aux cohortes plus jeunes
cependant tant que l' âge moyen de départ à la retraite augmente pour maintenir stable la proportion de la vie passée au travail par rapport à celle passée à la retraite le fait que les années passées au travail et à la retraite augmentent à des rythmes identiques n' a aucun effet économique négatif
il existe en outre des preuves solides que l' augmentation de la longévité peut signifier un plus grand nombre d' années de vie saine et active et non pas de dépendance malsaine
seules de mauvaises politiques comme l engagement récent de l' allemagne à réduire l' âge de la retraite peuvent transformer l augmentation de la longévité en problème économique
la baisse de la fertilité y compris dans certains pays à faible revenu et à revenu intermédiaire comme l' iran et le brésil reflète également des évolutions sociales extrêmement positives notamment l' autonomisation des femmes
partout où les femmes ont le droit à l' éducation et de choisir le nombre d' enfants les taux de fécondité chutent aux niveaux de remplacement ou légèrement en dessous de ceux ci
la baisse des taux de natalité représente un plus grand défi pour les régimes de retraite que l augmentation de la longévité parce qu elle implique une hausse du ratio de dépendance des personnes âgées même si l' âge de la retraite augmente au même rythme que l' espérance de vie
néanmoins tant que le taux de natalité reste seulement légèrement en dessous du niveau de remplacement la viabilité des systèmes de retraite peut être assurée au moyen d' augmentations abordables des taux de cotisation
et les taux de natalité plus faibles génèrent le bénéfice additionnel d une réduction du taux de dépendance des enfants diminuant les coûts de l' éducation ou permettant d' augmenter les investissements d éducation par enfant
le ralentissement de la croissance de la population pourrait aussi réduire l' augmentation des ratios de patrimoine rapporté aux revenus ainsi que la conséquente augmentation de l' inégalité récemment soulignée par thomas piketty
dans de nombreux pays la hausse résulte principalement de la hausse des prix de l' immobilier par rapport au revenu puisque les gens les plus prospères consacrent une part croissante de leurs revenus à l' achat de biens dans des endroits prisés
une croissance continue de la population intensifierait la concurrence pour ces biens de positionnement qui ne sont pas facilement fournis en plus grande quantité
une population stable ou en diminution permettrait de réduire quelque peu leur importance
il serait également plus facile de réduire les émissions de dioxyde de carbone à un coût acceptable ainsi que de préserver et améliorer la qualité de l' environnement local que les gens valorisent de plus en plus quand leurs revenus augmentent
pour les économies avancées d' aujourd' hui une population stable ou en légère diminution est probablement optimale pour le bien être humain
pour le monde dans son ensemble elle représente un objectif souhaitable
or nous en sommes encore loin le déclin de la population dans les pays avancés reste un problème beaucoup moins sérieux que la croissance rapide de la population dans de nombreux pays en développement
le scénario de fécondité moyenne de l' organisation des nations unies prévoit que la population mondiale passera de sept milliards aujourd' hui à dix milliards d' ici deux mille cinquante
la population du nigeria pourrait passer de cent vingt-trois millions en deux mille à quatre cent quarante millions en deux mille cinquante tandis que celle du yémen pourrait augmenter de dix-huit à quarante-deux millions
les taux élevés de fécondité de nombreux pays sont en partie la conséquence de faibles revenus
mais le lien de causalité fonctionne également dans l' autre sens
les taux élevés de fécondité contrecarrent les perspectives de croissance économique parce que lorsque la croissance de la population est trop rapide il devient impossible d' accumuler des stocks par habitant de capital physique et humain au rythme nécessaire pour générer des gains de revenus rapides
ceci dit les efforts pour contrôler la croissance de la population grâce à des mesures comme la politique obligatoire de l' enfant unique en chine sont à la fois moralement odieux et inutiles
certains exemples comme l' iran démontrent que même les pays à faible revenu peuvent obtenir des réductions de fécondité spectaculaires simplement en offrant la possibilité de choisir et de s éduquer
mais cela ne change pas le fait que le déclin rapide de la fécondité de la chine a joué un rôle majeur dans sa percée économique extraordinaire
certains commentaires simplistes suggèrent souvent le contraire les pays avec des taux de fécondité élevés sont censés profiter du dividende démographique d' une population jeune et qui augmente rapidement
mais au delà de certains taux de croissance de la population les emplois ne peuvent plus être créés assez vite pour absorber la main d' oeuvre de plus en plus abondante
presque tous les pays avec des taux de fécondité largement au dessus des niveaux de remplacement connaissent des taux de chômage des jeunes qui sont économiquement et socialement nuisibles
l' instabilité politique au moyen orient a de nombreuses causes mais parmi celles ci se trouve certainement le manque d' emplois pour les jeunes et en particulier les jeunes hommes
certes le ralentissement démographique peut comme krugman et d' autres l ont fait valoir augmenter le risque d une demande insuffisante et d une croissance inférieure au niveau potentiel
néanmoins si le problème est une demande insuffisante le risque peut être évité
les gouvernements et les banques centrales peuvent toujours créer une demande nominale supplémentaire s ils sont prêts à utiliser tous les outils politiques à leur disposition comme l' investissement public financé par la dette ou l émission de monnaie
en outre s' il y a des ressources sous utilisées la conséquence sera une augmentation de la croissance réelle
si le vieillissement des populations conduit à une stagnation séculaire ce sera à cause de politiques déficientes
en revanche les problèmes créés par la croissance démographique trop rapide sont enracinées dans des contraintes réelles et inévitables
les défis à gérer créés par l augmentation de l' espérance de vie et la diminution des taux de natalité ne devraient pas être autorisés à faire oublier les énormes avantages liés à une plus grande longévité et à une stabilisation de la population
et ils ne devraient certainement pas nous faire oublier les conséquences économiques et sociales négatives d une croissance rapide de la population
londres a présent que le rythme de la réduction progressive du programme d' achat d' actifs de la réserve fédérale américaine a été débattu jusqu à plus soif l' attention va de plus en plus se tourner vers les perspectives de hausses des taux d' intérêt
mais déjà une autre question se profile à l horizon comment les banques centrales parviendront elles à en finir définitivement avec la politique monétaire non conventionnelle et à ramener leurs bilans gonflés par la politique monétaire non conventionnelle à des niveaux normaux
pour beaucoup un problème plus vaste doit être abordé
la réduction entreprise par la fed ne fait que ralentir la croissance de son bilan
les autorités devraient encore vendre trois billions de dollars d obligations pour revenir au niveau d avant crise
la vérité rarement admise cependant est qu' il n' y a pas besoin de réduire les bilans des banques centrales
ils pourraient rester plus importants en permanence en outre pour certains pays augmenter de façon permanente le bilan de la banque centrale permettrait de réduire le fardeau de la dette publique
comme l illustre une étude récente du fmi par carmen reinhart et kenneth rogoff les économies avancées font face à un endettement qui ne peut être réduit simplement au moyen d un mélange d' austérité de patience et de croissance
or si une banque centrale détient la dette de son propre gouvernement il n existe plus aucune dette publique nette
le gouvernement possède la banque centrale de sorte que la dette est envers lui même et le paiement des d' intérêts retourne au gouvernement en tant que bénéfice de la banque centrale
si le stock de dette publique de la banque centrale était converti en obligations perpétuelles non porteuses d intérêts ça ne changerait pas grand chose en pratique mais il deviendrait évident qu une partie de la dette publique émise antérieurement n' a pas besoin d' être remboursée
ceci reviendrait à larguer de la monnaie par hélicoptère a posteriori
en deux mille trois le président de la fed de l' époque ben bernanke avait fait valoir que le japon face à la déflation devait augmenter les dépenses publiques ou réduire les impôts et financer l' opération en imprimant de l' argent plutôt qu en émettant des obligations
ceci expliquait il ferait nécessairement augmenter le revenu national parce que l' effet de stimulation directe ne serait pas compensé par des inquiétudes quant au fardeau de la dette future
son conseil n' a pas été suivi les importants déficits japonais ont été effectivement financés par des obligations
cependant les dettes détenues par la banque du japon boj pourraient encore être annulées
dans le cas du japon ceci réduirait la dette publique d' un montant égal à plus de quarante pour cent du pib aujourd' hui et environ soixante pour cent si mis en oeuvre après les achats d' obligations prévus pour deux mille quatorze
les objections se centrent sur deux risques les pertes des banques centrales et une inflation excessive
les banques centrales ont acheté des obligations du gouvernement avec de l' argent sur lequel elles paient actuellement des taux d' intérêt égaux à zéro ou très bas
dès lors lorsque les taux d' intérêt augmenteront les banques centrales pourraient faire face à des coûts supérieurs à leur revenu
cependant les banques centrales peuvent décider de ne pas payer d intérêts sur une partie des réserves que les banques commerciales détiennent auprès d elles même quand elles augmentent le taux d' intérêt directeur
et elles peuvent exiger que les banques commerciales détiennent des réserves à taux zéro auprès de la banque centrale à hauteur d un certain pourcentage de leurs prêts ce qui empêcherait une croissance inflationniste du crédit privé et de la base monétaire
une monétisation permanente des dettes publiques est sans aucun doute techniquement possible
quant à savoir si elle souhaitable tout dépend des perspectives pour l' inflation
là où l' inflation est de retour vers les niveaux cibles une monétisation de la dette pourrait générer un stimulus inutile et dangereux
des ventes d' obligations par la banque centrale bien que loin d être inévitables pourraient être appropriées
cependant si c est la déflation qui est le danger une monétisation permanente pourrait représenter la meilleure politique
je prévois que le japon monétisera effectivement de manière permanente une partie de la dette du gouvernement
après deux décennies de croissance faible et de déflation la dette publique brute japonaise dépasse maintenant deux cent quarante pour cent du pib cent quarante pour cent du pib sur une base nette en outre avec un déficit budgétaire à neuf virgule cinq pour cent du pib le fardeau de la dette continue d augmenter
cela ne se passera pas comme ça toute tentative d atteindre cet objectif mènerait le japon dans une grave dépression
par contre le gouvernement ne doit pas nécessairement rembourser les cent quarante billions de yens un virgule quatre billions de dollars us de dette dont la boj est déjà propriétaire
la boj va continuer à augmenter la taille de son bilan jusqu' à atteindre sa cible d' inflation de deux pour cent
par la suite son bilan pourrait se stabiliser en termes de yens absolus et diminuer lentement en pourcentage du pib mais sa taille absolue ne se réduira probablement jamais un risque qui ne devrait causer aucun émoi
c' est précisément ce qui s' est passé pour le bilan de la fed après son programme d' achat d' obligations du gouvernement américain durant la guerre et immédiatement après celle ci qui a pris fin en mille neuf cent cinquante et un
néanmoins même en cas de monétisation permanente la vérité peut être masquée
si les remboursements des emprunts du gouvernement à la boj continuaient mais étaient en permanence compensés par de nouveaux achats d' obligations par la boj et si la boj maintenait le taux d' intérêt sur les réserves à zéro l' effet net serait équivalent à une annulation de dette mais la fiction de la normalité des opérations de la banque centrale pourrait être maintenue
les banques centrales peuvent monétiser la dette tout en faisant semblant de ne pas le faire
ce faire semblant peut refléter un tabou utile si nous reconnaissons ouvertement que des annulations monétisations de dette sont possibles les politiciens pourraient être tentés de le faire tout le temps et en abuser et pas seulement dans des circonstances qui rendent ces pratiques appropriées
l' expérience historique de l' allemagne de weimar ou celle du zimbabwe aujourd' hui illustre le danger
en conséquence même si une monétisation permanente se produit comme ce sera le cas presque certainement au japon et peut être ailleurs elle pourrait rester pour toujours la politique qui n' ose pas dire son nom
mais elle ne doit pas aveugler les banques centrales et les gouvernements quant à la gamme complète d' outils politiques disponibles pour répondre aux graves problèmes de surendettement d' aujourd' hui
londres en deux mille sept le premier ministre chinois d' alors wen jiabao a décrit à merveille l' économie de son pays comme instable déséquilibrée non coordonnée et non durable
aujourd' hui le déséquilibre perdure ainsi qu' une économie trop axée sur les investissements et trop dépendante du crédit
les dirigeants chinois actuels se sont engagés à construire un modèle plus équilibré et estiment que le marché doit jouer un rôle déterminant pour le réaliser