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le bureau of labor statistics des états unis estime que les catégories professionnelles qui connaitront la croissance la plus rapide au cours des dix prochaines années sont entre autres le personnel de soutien aux soins de santé aides de soins aides soignants et préposés ainsi que la préparation et le service de nourriture pour les travailleurs c' est à dire pour la plupart des emplois à bas salaires
en bref les tic créent une économie qui est à la fois high tech et high touch un monde de robots et d applications mais aussi de mode de design de terrains et de services en face à face
cette économie est le résultat de notre remarquable capacité à résoudre le problème de la production et à évacuer le besoin de main d' oeuvre continue grâce à l automatisation
cependant il s agit d une économie qui est susceptible de subir deux effets secondaires indésirables
tout d' abord elle pourrait se révéler intrinsèquement instable car plus la richesse se concentre dans l' immobilier plus le système financier produira de l endettement destiné à soutenir la spéculation immobilière qui a été au coeur de toutes les pires crises financières de la planète
des changements importants dans la politique financière et monétaire qui vont bien au delà de ceux introduits en réponse à la crise de deux mille huit sont nécessaires pour contenir ce danger
deuxièmement à moins que nous concevions délibérément des politiques qui encouragent et soutiennent une croissance inclusive une société très inégalitaire est pratiquement inévitable à cause de la hausse des valeurs foncières et de la richesse amplifiant les effets de la répartition inégale des revenus que les tic produisent directement
en effet l' économie moderne pourrait ressembler davantage à celle du dix-huitième siècle lorsque la terre appartenant au duc de westminster et le comte de cadogan était encore occupées par des champs juste à l' ouest de londres qu aux sociétés de la classe moyenne dans laquelle la plupart des citoyens des pays développés ont grandi
londres depuis deux mille huit le commerce mondial a augmenté un peu plus lentement que le pib mondial
le cycle de doha des négociations de l' organisation mondiale du commerce s est soldé par un échec
les négociations commerciales transatlantique et transpacifique progressent lentement freinées par la résistance des intérêts particuliers
mais bien que de nombreux experts craignent que le protectionnisme mine la mondialisation menaçant d' entraver la croissance économique mondiale le ralentissement de la croissance du commerce mondial est peut être inévitable et la libéralisation du commerce est de moins en moins importante
il est indiscutable que depuis soixante-cinq ans la croissance rapide du commerce a joué un rôle vital dans le développement économique grâce à l effondrement des tarifs douaniers industriels dans les économies avancées qui sont passés d un niveau moyen de plus de trente pour cent à moins de cinq pour cent aujourd hui
la création du marché unique européen a facilité l' intensification du commerce intra européen
le japon la corée du sud et taiwan ont réalisé un rattrapage économique rapide grâce à une croissance tirée par les exportations
la chine a suivi le même chemin au cours des trente dernières années
le commerce a augmenté deux fois plus vite que la production mondiale entre mille neuf cent quatre-vingt-dix et deux mille huit
mais il n' y a aucune raison de penser que le commerce devrait croître plus vite que le pib pour toujours
en effet même s' il n' y avait aucune barrière commerciale le commerce pourrait croître beaucoup plus lentement que le pib au cours de certaines périodes
pour commencer il y a l' évolution de la structure de la consommation dans les économies avancées
les gens riches dépensent une part croissante de leurs revenus dans les services qui sont soit impossibles par exemple les repas au restaurant soit difficiles comme les services de santé à échanger internationalement
les secteurs non échangeables ont en effet tendance à représenter une part croissante de l' emploi et de l' activité économique
depuis plusieurs décennies cette tendance a été compensée par un commerce de plus en plus intensif des biens échangeables qui passent souvent par de nombreux pays au sein de chaînes d' approvisionnement complexes
dans l' avenir cependant l évolution de la consommation vers les biens non échangeables pourrait dominer
en effet l' intensité des échanges pourrait décliner même pour les produits manufacturés
le commerce est en partie motivé par des différences dans les coûts de main d' oeuvre
la croissance spectaculaire du secteur manufacturier de la chine a reflété ces bas salaires jusqu' à maintenant
cependant avec l augmentation des salaires réels en chine et dans d' autres économies émergentes les incitations au commerce vont diminuer
plus les revenus mondiaux convergent moins il pourrait y avoir de commerce
en outre comme les économistes erik brynjolfsson et andrew mcafee du mit l expliquent dans leur livre le deuxième âge de la machine les progrès rapides des technologies de l' information peuvent permettre une automatisation de plus en plus vaste
certaines activités de fabrication ainsi que certains emplois bien que dans une moindre mesure pourraient bien retourner vers les pays développés lorsque les avantages liés à la proximité avec les clients et les coûts de transport plus faibles deviendront plus importants que les différences de moins en moins grandes des coûts de main d' oeuvre
le commerce mondial en part du pib peut donc baisser sans conséquences néfastes pour la croissance économique mondiale
l augmentation de la productivité ne nécessite pas une augmentation constante de l' intensité des échanges
la terre après tout ne négocie pas avec d' autres planètes et pourtant son économie se développe encore
l' évolution de ces facteurs pourrait faire de la réduction de l' intensité des échanges non seulement inévitable mais souhaitable
même si cela est vrai le commerce international continuera de jouer un rôle essentiel et il est essentiel de prévenir tout retour en arrière sur la libéralisation du commerce passée
néanmoins l importance de la libéralisation du commerce deviendra inévitablement de moins en moins importante pour la croissance économique
puisque les tarifs douaniers industriels ont déjà été considérablement réduits la plupart des avantages potentiels de la libéralisation des échanges ont déjà été saisi
les estimations des avantages de la libéralisation des échanges sont souvent étonnamment basses pas plus de quelques points de pourcentage du pib mondial
ceci est faible par rapport au coût de la crise financière de deux mille huit qui a laissé la production dans plusieurs économies avancées dix quinze pour cent en dessous des niveaux de tendance d' avant la crise
c est aussi peu de chose par rapport à l écart de performance économique entre les pays qui ont réussi leur processus de rattrapage comme la chine et d' autres pays qui ont connu le même accès aux marchés mondiaux mais ont réussi moins bien pour d' autres raisons
la principale raison de la lenteur des progrès dans les négociations commerciales n' est pas une augmentation du protectionnisme c' est le fait que la libéralisation entraîne des compromis complexes qui ne sont plus compensés par de très larges avantages potentiels
l' échec du cycle de doha a été décrié comme un revers pour les pays en développement
et certaines mesures de libéralisation par exemple concernant les importations de coton dans les pays avancés bénéficieraient sans doute à certaines économies à faible revenu
mais une libéralisation totale des échanges aurait un impact complexe sur les pays les moins développés dont certains ne pourraient en bénéficier que s ils étaient indemnisés pour la perte de l' accès préférentiel aux marchés de pays avancés dont ils bénéficient actuellement
cela implique que les nouveaux progrès dans la libéralisation des échanges seront lents
mais la lenteur des progrès est un défi beaucoup moins important pour les perspectives de croissance que le surendettement dans les pays développés les infrastructures ou les carences éducatives dans de nombreux pays en développement
l' importance de la libéralisation du commerce par le passé a laissé l establishment de la gouvernance mondiale avec un biais en faveur de l' hypothèse selon laquelle davantage de libéralisation aurait des avantages similaires
mais tandis que les avantages globaux potentiels de la libéralisation du commerce ont diminué une réduction de l' intensité des échanges pourrait encore entraver le développement économique de certains pays
seule une poignée de pays au cours des soixante dernières années ont entièrement rattrapé le niveau de vie des économies avancées et tous y sont parvenu grâce à une croissance tirée par les exportations permettant de stimuler la productivité et la création d' emplois dans le secteur manufacturier
il sera plus difficile de s' appuyer uniquement sur ce modèle à l' avenir
la chine est si grande qu' elle doit développer des moteurs internes de croissance à un stade de développement plus précoce que ce qu ont fait le japon taiwan ou la corée du sud par conséquent ses exportations vont inévitablement diminuer par rapport au pib
en attendant pour certains pays à faible revenu une augmentation de l automatisation des processus de fabrication et du secteur des services du type décrit par brynjolfsson et mcafee que ce soit dans les économies avancées ou dans les grappes industrielles établies en chine compliquera le chemin vers le statut de pays à revenu moyen ou élevé
cela pose des défis importants pour la politique de développement qu une plus grande libéralisation du commerce ne peut atténuer que marginalement
londres le récent discours du président de la bce mario draghi lors de la rencontre annuelle des dirigeants des banques centrales à jackson hole dans wyoming a suscité beaucoup d' intérêt mais les implications de ses remarques sont encore plus surprenantes qu' il n' a semblé sur le moment
pour éviter l' effondrement de la zone euro il faut qu' elle échappe à l' ornière de la récession
cela passe par l' augmentation des déficits budgétaires financés par l' argent de la bce
la seule question est de savoir si cette réalité va être reconnue explicitement
compte tenu des dernières données économiques les dirigeants de la zone euro ne peuvent plus nier les graves risques déflationnistes visibles depuis au moins deux ans
l' inflation est ancrée à un niveau bien plus bas que la cible de deux pour cent par an fixée par la bce et la croissance du pib est quasiment nulle
sans mesures énergiques à l' image du japon depuis les années mille neuf cent quatre-vingt-dix la zone euro risque une ou deux décennies perdues de faible croissance avec toutes les difficultés que cela entraînera
jusqu' au mois dernier l' inquiétude croissante a suscité des propositions guère convaincantes
jens weidmann a offert le spectacle inédit d' un président de la bundesbank appelant à une hausse des salaires
mais les salaires n' augmenteront pas sans mesures de stimulation
draghi avait minimisé l' importance du taux de change de l' euro pour stimuler la compétitivité
le japon et la chine veulent aussi des taux de change compétitifs pour stimuler les exportations et la zone euro connaît déjà un excédent des comptes courants
le modèle allemand de croissance reposant sur les exportations ne peut s' appliquer à l' ensemble de la zone euro
il est vrai que certains pays ont besoin de réformes structurelles pour accroître leur croissance potentielle à long terme mais l' impact de réformes structurelles sur la croissance à court terme est souvent négatif
la zone euro a besoin d' accroître la demande intérieure pour échapper au surendettement dû aux excès de la période d' avant crise
dans des pays comme l' espagne ou l' irlande la dette privée a atteint un niveau insupportable
dans d' autre comme la grèce et l' italie la dette publique était également trop élevée
la consommation des ménages les investissements des entreprises et les dépenses publiques ont été diminuées dans l' espoir de réduire l' endettement
confronté au désendettement privé au cours des années mille neuf cent quatre-vingt-dix le japon a évité d' aggraver la récession en augmentant le déficit budgétaire
une diminution simultanée de la dette publique et de la dette privée ne peut que déprimer la demande et freiner la croissance
c' est ce qui explique que l' austérité dans la zone euro ne marche pas
ainsi plus brutalement le gouvernement italien coupe dans les dépenses ou augmente les impôts plus grande est la probabilité que sa dette publique qui représente déjà plus de un virgule trois fois son pib augmente et atteigne un niveau insupportable
il y a seulement deux semaines les responsables politiques de la zone euro niaient ce fait
mais le vingt-deux août à jackson hole draghi l' a admis
sans hausse de la demande agrégée a t il déclaré les réformes structurelles pourraient se révéler inefficaces et une augmentation de la demande suppose qu' une stimulation budgétaire accompagne une politique monétaire expansionniste
deux économistes italiens francesco giavazzi et guido tabellini ont formulé clairement ce que pourrait être une politique budgétaire et monétaire coordonnée
ils proposent une réduction d' impôt d' un montant égal à cinq pour cent du pib dans tous les pays de la zone euro financée par une dette publique à très long terme que la bce pourrait acheter dans son intégralité
selon eux en l' absence de relâchement budgétaire le relâchement monétaire qe quantitative easing de la bce à lui tout seul ne peut être efficace
leur proposition suppose une stimulation peut être excessive
elle soulève également une question cruciale comment le relâchement monétaire peut il stimuler l' économie
pour la banque d' angleterre il s' agit d' un pur outil de politique monétaire qui permet de soutenir la croissance dans le contexte d' une consolidation budgétaire nécessaire et désirable
il pousse à la diminution des taux d' intérêt à moyen terme à l' augmentation du prix des actifs et incite les investisseurs à modifier leurs préférences dans la composition de leur portefeuille de manière à stimuler la demande
la position de la réserve fédérale américaine la fed est plus ambiguë
de même que son ancien président ben bernanke son vice président stanley fischer souligne qu' une consolidation budgétaire prématurée peut freiner le redressement d' après crise
aussi la fed considère t elle en partie le relâchement budgétaire comme un outil permettant d' éviter que la hausse du rendement obligataire ne l' emporte sur l' impact positif d' un déficit important
cette position est plus convaincante que celle de la banque d' angleterre
la stimulation budgétaire a un effet direct considérable sur la demande
ainsi que l' a écrit milton friedman elle accroît immédiatement les revenus
la stimulation monétaire à elle seule a un effet moins immédiat et présente des inconvénients
des taux d' intérêt bas sur la durée permettent à des entreprises en mauvaise situation de perdurer ce qui freine la croissance de la productivité
l' augmentation du prix des actifs exacerbe les inégalités et la stimulation monétaire n' est efficace qu' en relançant la croissance du crédit privé qui est à l' origine du surendettement
mais si la banque centrale doit procéder à des achats obligataires pour faciliter la stimulation budgétaire en évitant la hausse des rendements obligataires et en apaisant les craintes quant à la viabilité de la dette cela ne revient il pas au financement monétaire des déficits budgétaires
la réponse dépend de ce que ces achats seront permanents ou pas
au japon où la banque centrale détient maintenant des obligations publiques à hauteur de trente-cinq pour cent du pib un pourcentage qui augmente rapidement ces achats seront sans aucun doute permanents
il n' existe pas de scénario crédible dans lequel le japon parvient à un excédent budgétaire suffisant pour rembourser la dette accumulée une proportion significative de cette dette restera inscrite en permanence sur le bilan de la banque du japon
de la même manière si la proposition de giavazzi et tabellini était adoptée cela se traduirait presque certainement par une augmentation permanente du bilan de la bce